De notre correspondante aux USA Armineh Johannes :
Dès que les tests seront disponibles,les autorités craignent une explosion du nombre de cas . Des projections transmises au Sénat des Etats-Unis estiment que de 70 à 150 millions d'Américains pourraient être infectés, sur un pays d'environ 330 millions d'habitants.
Il devrait y avoir une accélération des tests d'ici une semaine, et plus encore dans 2 à 3 semaines .La situation devrait empirer avant de s'améliorer.
Aucun dépistage systématique n'a été mis en place. Beaucoup de personnes rentrées de pays à risque, comme l'Italie, disent ne pas avoir été prises en charge à leur arrivée sur le territoire américain.
Les médecins et les hôpitaux obtiennent très difficilement des kits de dépistage. Le 6 mars, le président Donald Trump affirmait pourtant aux medias que tous les Américain(e)s qui voulaient être testé(e)s "pouvaient l'être facilement". Depuis le président de la 1ère puissance mondiale a déclaré : "J'appelle chaque Etat [du pays] à mettre immédiatement en place des centres d'urgence" et les hôpitaux à activer leurs plans de préparation d'urgence "pour répondre aux besoins des Américains", lors d'une conférence de presse dans les jardins de la Maison Blanche. Il a ajouté qu'il pourrait ajouter le Royaume Uni à la liste des pays européens dont les ressortissants sont interdits d'entrée pendant un mois minimum. il n’a pas donné de conseil à ses compatriotes et aux élus pour combattre la propagation du virus et n’a pas dit sa sympathie aux personnes contaminées et aux millions d’autres qui craignent de le devenir. Il n’a pas expliqué les cafouillages et retards concernant les tests de dépistage. Enfin il a dit qu'il se ferait tester bien qu'il ne présente pas de symptôme . Il a en effet été en contact avec un Brésilien infecté , membre de la délégation du président Bolsanaro.
Le système de santé américain est défaillant :
27 millions d'Américains n'ont aucune couverture de santé : ils ne vont pas aller se faire détecter.
Les autres ne peuvent pas être financièrement pris en charge totalement pour ce test. Il n'y a pas de couverture médicale universelle. Il faut donc une assurance privée ou une assurance d'État .
«L'idée que n'importe qui peut facilement obtenir [un test] comme dans les autres pays, nous ne sommes pas en mesure d'offrir cela. Est-ce que je pense que nous aurions dû être prêts? Oui. Mais ce n'est pas le cas.» a dit le directeur de l'Institut des Maladies Infectieuses.
Alors que l'Italie a dépisté environ 49.000 personnes et la Corée du Sud 189.000, seuls 7.600 tests ont été effectués aux États-Unis, pour une population de 329 millions d'Américain(e)s.
Le dépistage est crucial pour limiter l'épidémie: une personne testée positive peut ensuite être isolée afin de ralentir la propagation de la maladie.
Or depuis le premier cas de Covid-19 détecté aux États-Unis, le 20 janvier 2020, le gouvernement américain a pris du retard dans la fabrication et la distribution de kits de dépistage.
Dans beaucoup de cas dénoncés dans les médias, des personnes présentant des symptômes du coronavirus n'ont pas pu être testées car elles n'étaient pas dans les critères stricts.
Sur la côte Est, dans un hôpital de Boston, le dépistage n'est fait que si le patient revient d'une zone à risque ou bien qu'il a été en contact avec un malade déjà infecté.
L'Amérique tourne au ralenti, entre les écoles fermées et les transports en commun déserts . Dans les supérettes , les supermarchés et les hypermarchés certains rayons sont vides : ceux des produits de 1ère nécessité : papier toilette , dentifrices , savons , shampoings etc…
Les Américains paniqués attendent les chiffres réels d'une des plus grandes catastrophes de leur histoire .
sources : le docteur Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des maladies infectieuses, le gouvernement US, le pdt Trump, Agnès Vahramian journaliste à France Info